L’histoire commence à vingt et une heures - École nationale des chartes Accéder directement au contenu
Thèse D'établissement Année : 2022

The story begins at twenty-one o'clock

L’histoire commence à vingt et une heures

Résumé

The historical programs broadcast on French public television in the twentieth century have an eminently political character, because they relay the memorial orientations of the power in place. At first tightly controlled and vectors of a republican catechism, they evolved from the 1970s onwards according to the public debates on history and memory, particularly following the resurgence of traumas arising from recent conflicts and the return to the media space of previously taboo historical and memorial discourses. Documentaries, a genre that is often confidential within historical programs but closer to historical work than fictional production, are particularly rich: they make it possible to study the respective influences of historical discourse in the public space on the one hand and in the television field on the other, since it is within their framework that innovative programs are broadcast, relating to questions that were previously taboo. The participation of great historians in the writing, the production and even the realization of documentaries progressively legitimizes the place of a scholarly and academic culture within a collective media culture, and the participation of historians in the production of documentaries is a major factor in the development of a new culture and the participation of historians in the public debates of the 21st century still seems to be the heir of these first incursions. Through historical documentaries, television accompanies or even generates historiographical advances of the first order, particularly relating to the history of television, this issue being inseparable from the production of documentaries. Within the framework of a historical television which concerns political and memorial logics, documentaries, often neglected and criticized for the supposed aridity of the aesthetic forms and the discourses which they transmit, are not reduced to simple films of assembly of archives, but are a genre which reflects at the same time the collective memories and the historiographic changes.
Les programmes historiques diffusés à la télévision publique française au XXe siècle possèdent un caractère éminemment politique, car ils relaient les orientations mémorielles du pouvoir en place. D’abord étroitement contrôlés et vecteurs d’un catéchisme républicain, ils évoluent à partir des années soixante-dix au gré des débats publics autour de l’histoire et de la mémoire, notamment suite à la résurgence des traumatismes nés des conflits récents et au retour dans l’espace médiatique de discours historiques et mémoriels auparavant tabous. Les documentaires, genre souvent confidentiel au sein des programmes historiques mais plus proche du travail historien que la production fictionnelle, sont en particulier d’une richesse inédite : ils permettent d’étudier les influences respectives qu’entretiennent les discours historiques dans l’espace public d’une part et dans le champ télévisuel d’autre part, puisque c’est dans leur cadre que sont diffusées des émissions novatrices, relatives à des questions jusque-là taboues. La participation de grands historiens à l’écriture, à la production voire à la réalisation de documentaires légitime progressivement la place d’une culture savante et universitaire au sein d’une culture médiatique collective, et la participation d’historiens et historiennes aux débats publics du XXIe siècle semble toujours être l’héritière de ces premières incursions. À travers les documentaires historiques, la télévision accompagne voire suscite des avancées historiographiques de premier ordre, relatives notamment à l’histoire de la télévision, cette question étant indissociable de la production de documentaires. Dans le cadre d’une télévision historique qui relève de logiques politiques et mémorielles, les documentaires, souvent délaissés et critiqués pour la supposée aridité des formes esthétiques et des discours qu’ils transmettent, ne se réduisent pas à de simples films de montage d’archives, mais sont un genre qui reflète tout à la fois les mémoires collectives et les mutations historiographiques.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-04026776 , version 1 (13-03-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04026776 , version 1

Citer

Adrien Julla Marcy. L’histoire commence à vingt et une heures : le documentaire historique à la télévision française (1949-1989). Sciences de l'Homme et Société. École nationale des chartes, 2022. Français. ⟨hal-04026776⟩
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